Toulouse
fut une ville florissante jusqu'au milieu du XIVe siècle.
Son essor va être stoppépar
les épidémies de peste de 1348 et 1361, et
de nouveau au XVe siècle; ainsi que apr les efforts
de guerre lors de la guerre de cent ans,et également
le brigandage.
Mais
Toulouse va à nouveau connaître une période
de croissance, et même de croissance fastueuse, grâce
à une plante, l'isatis, connue depuis la plus grande
antiquité pour son pouvoir teintant.
Jules
César, dans ses Commentaires, et Pompinius Méla,
dans sa Géographie, rapportent que les peuples celtes
de la Grande-Bretagne se peignaient le corps en bleu, avec
le pastel.
Pline
parle de l'Isatis comme étant employé de son
temps par les teinturiers pour teindre les laines. Le nom
de "pastel" vient du latin pasta, "pâte", car les feuilles
étaient broyées dans les moulins à pastel et formaient une
pâte ensuite fermentée et séchée.
Nécessitant
un sol riche et meuble, plutôt calcaire et argileux,
ces conditions seront réunies dans le Lauragais et
l'Albigeois.
Ce
pays prendra le nom de pays de cocagne, du nom de la coque
(en forme de boule, ou "coca", galette en occitan)
dernière phase du traitement du pastel avant son
concassage, et sa réduction en poudre.
Lavaur
fut la capitale de ce Pays de Cocagne, et l'architecture
de la ville témoigne de son passé prestigieux.
De
la fin du XVe siècle au milieu du XVIe siècle, toute une
industrie va s'épanouir autour du pastel, permettant
l'émergence de grandes fortunes qui se matérialiseront
dans la construction de fastueux hôtels particuliers,
tels que les hôtels de Bernuy et d'Assézat.
Jean
de Bernuy amassa un tel trésor grâce au commerce du
pastel, qu'il put se porter garant du paiement de la rançon
du roi de France François 1er, prisonnier à Pavie.
En
1560, la récolte de pastel sera de qualité
médiocre, celle de 1561 va accentuer encore la baisse
de qualité, accompagnée d'une récolte
importante, qui vont aboutir, couplé à des
pratiques douteuses, à un effondrement des cours.
L'indigo,
introduit par les espagnols et les portugais depuis l'Amérique
centrale, travaillé par des esclaves, va revenir
5 à 6 fois moins cher que le pastel, et va finir
par le détrôner.
Dans
les flandres, la pastel se dénommait "waide",
il fit la fortune de la région Picarde entre les
XIe et XIVe siècles, et fut son "or bleu".
On trouve des traces de son importance sur la cathédrale
d'Amiens, que son commerce contributa largement à
financer.
Sa
culture a été relancée aussi bien en
Picardie (voir l'Atelier
des Couleurs), qu'à Lectoure, dans le Gers, où
un couple de chercheurs bruxellois, Denise et Henri Lambert,
vont s'installer en 1998
Ce
ne sont pas les fleurs qui vont donner la teinture, mais
les feuilles. Les feuilles de pastel sont cuillies de
juin à septembr, au fur et à mesure de leur maturité.
Les feuilles sont ensuite lavées, mises en boules, puis
séchées au soleil pendant quatre mois, sur des mâts ou
des clayettes. Une fois sèches, elles étaient broyées
a l'aide d'une meule ou dans des moulins à traction animal
. Après fermentation, on obtient “l'agranat” pâte granuleuse
noirâtre, qui donne la teinture.
Cubes
et bâtons de pastel pour artistes, obtenus à
partir de la plante
De
nos jours, on emploi un autre procédé, déjà
employé à l'époque des cocagnes.
Les feuilles sont introduites dans des cuves (trempoires)
dont le fond était garni d'une grosse paille de
seigle. La cuve était remplie jusqu'à quelques centimètres
au-dessus de la feuille en prenant soin de bien la remuer,
de la plonger dans l'eau en mêlangeant les couches.
La macération varie selon la chaleur de l'atmosphère et
celle du soleil.. Au bout de 15 heures un iris bleuâtre
apparaît, et la feuille obtient une couleur vert
foncé et devient molle. On observe un dégagement de grosses
bulles d'acide carbonique qui marque le début de la fermentation.
L'eau de macération est soutirée puis aérée par battage
et mélangée à de l'eau de chaux afin de soutirer l'indigo
qui est ensuite purifié.
Reconstitution
d'une meule à pastel au château
de Magrin (classé monument historique), qui abrite
le seul musée de Pastel de France
Les
boules de "cocagne" étaient suspendues, en haut de mâts
ou de clayettes afin d'éviter qu'elles soient volées. Les cocagnes
séchaient au soleil pendant 4 mois, puis étaient
broyées à l'aide d'une meule ou dans des moulins à traction animale
et façonnées de façon à leur donner une forme ronde.
Représentation
de la feuille de pastel sur des corniches de l'hôtel
d'Assezat
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