En
plein centre-ville, dans la petite rue du Périgord, il faut
passer un porche un peu austère et traverser une petite cour
qui ne paye pas de mine pour découvrir une vraie chapelle
Sixtine, la Chapelle
des Carmélites.
La
première pierre en est posée par le roi Louis XIII et son
épouse Anne d'Autriche, le 1er juillet 1622. Celui-ci s’est
engagé à financer la chapelle, mais il ne tient pas sa promesse,
et c’est grâce au président des enquêtes du parlement de Toulouse,
dont les cinq filles étaient carmélites, que les travaux débutent.
La
chapelle sera terminée en 1643. L’originalité de la
chapelle tient au décor de ses magnifiques plafonds, peints
à la fin du XVIIe siècle par Jean-Pierre
Rivalz.
Ce
peintre s’est inspiré de la chapelle
Sixtine, et il peignit les allégories dans l'ordre
même où on les trouve dans la chapelle Sixtine,
ce travail sera complété par son successeur Jean-Baptiste
Despax, entre 1747 et 1751. En
1791, les Carmélites furent chassées, et le
couvent détruit, sa chapelle désaffectée.
Elle fut rendue au culte en 1807, pour le Grand Séminaire.
A
la suite de la séparation de l'église et de
l'Etat, (1905), elle fut attribuée à l'université
de Toulouse en 1908. A partir de 1975, la chapelle dépendra
du Ministère de la Culture, et sera gérée
par le Centre des Monuments Nationaux.
Depuis
2008, elle appartient à la ville de Toulouse. La chapelle
est d'une architecture très simple, avec une nef de
30 mètres de long et 11 mètres de haut. La grande
valeur de cette chapelle tient à deux éléments.
Tout d'abord ses voûtes faites de lambris de chêne,
dorés à la feuille. Ces voûtes donnent
une excellente acoustique, et la chapelle est le lieu de nombreux
concerts.
L'autre
élément remarquable de cette chapelle, est son
décor peint constitué de fresques sur les voûtes
et de tableaux sur les murs.
Ces
peintures sont considérées comme le chef-d'oeuvre
de la peinture toulousaine du XVIIIe siècle ; elles
s'organisent comme un poème à la gloire du Carmel.
Cette
chapelle est un lieu de visite incontournable.
Photos
La
rangée des bancs où prenaient place les moniales.
Au fond, l'autel
L'autel
et l'allégorie de Moïse s'apprêtant sans
doute à donner la table des Lois à une Carmélite.