Situés
sur un plateau, les Baux-de-Provence ont de tout temps attiré
des population, aussi bien aux temps préhistoriques
que grecs, celto-ligures
et romains. Le site leur offrant refuge et point de vue
sur les environs qui offraient leurs terres fertiles (plaines
de Fontvieille, du Paradou, de Maussanne et de Mouriès).
De plus, dans le voisinage, se croisent les routes d'Aix,
d'Arles et de St-Rémy, cette dernière ayant
pendant longtemps été la seule route à
travers les Alpilles). Les premières sources mentionnant
un édifice à l'emplacement des Baux, datent
du Xe siècle, et font état d'un "balcium
Castrum". C'est Hughes
des Baux qui, le premier de la lignée se fixe
au Baux au XIe siècle, et en édifie le château.
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Aux
Moyen-âge, les seigneurs des Baux se compteront parmi
les familles les plus puissantes de Provence. Au fil du
temps, par les armes, par alliances et mariages, leur autorité
s'étendra d'abord sur Arles et Marignane, puis dans
toute la Provence, dans le Comtat Venaissin, dans le Dauphiné
et en terre italienne, formant "Les terres Baussenques".
Les seigneurs des Baux eurent toujours une réputation
de seigneurs rebelles et guerriers, certains mêmes
furent à la tête de compagnies de brigants
(Raimond
Roger, vicomte de Turenne, surnommé le "
Fléau de Provence"). "Les terres Baussenques" passèrent
d'abord à
Louis III, roi de Sicile et comte de Provence, puis
furent rattachées à la couronne de France sous Louis XI,
qui ordonnera le démantèlement de la forteresse
en 1483. De par son passé prestigieux les terres
Baussenques ne dépendront pas du comte de Provence,
mais directement du roi, conservant toutes leurs coutumes,
franchises et prérogatives.
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La
Renaissance fut une période faste pour les Baux-de-Provence,
et le château voit ses bâtiments résidentiels
reconstruits. En 1630, à Aix-en-Provence, se produisit
la révolte du Parlement de Provence ou révolte
des cascaveous. Les rebelles se réfugièrent
aux Baux, et se firent assiéger par les troupes de
Richelieu, qui prirent la forteresse qui sera à nouveau
démantelée. En 1642 Louis XIII va attribuer
la seigneurie des Baux à Hercule
Grimaldi pour le remercier de sa politique favorable
à la couronne de France. Celui-ci transmettra à ses descendants
(qui n'y résidèrent jamais) le titre de Marquis
des Baux dont le Prince Albert II de Monaco est l'actuel
détenteur, ayant ainsi un second "rocher" à
ses armoiries. A la Révolution, le marquisat revint
à la France. Au XVIIe siècle, les Baux commencèrent
leur agonie, la plus grande partie des habitants allant
s'installer dans les villages de la plaine, tels que Maussane
et Mouriès. Le village, qui compta jusqu'à
3 500 habitants en 1793, n'en comptait plus que 500 au début
du XIXe siècle. Des écrivains et poètes,
émus par la splendeur des paysages des Baux, par
les ruines altières, attirèrent l'attention
du public en citant les Baux (parmi les plus commus, Frédéric
Misral (1830-1914) et Alphonse
Daudet (1840-1897), et un auteur dont le succès
ne fut que régional, mais d'une grande importance
pour les Baux, Charloun
Rieu (1846-1924). Par la suite, les artistes peintres
contribuèrent à leur tour à immortaliser
les lieux, du début du XXe siècle, à
nos jours. Parmi eux, Yves Brayer qui peignit beaucoup les
alpilles et les Baux-de-provence. Un musée lui est
d'ailleurs consacré aux Baux.
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En
1821, un géologue découvre une roche rouge riche en alumine
qu'il nomme bauxite.
C'est à partir d' échantillons provenant des Baux-de-Provence
que les chercheurs ont réussi en 1858 à fabriquer un chlorure
double d'aluminium dont le métal est aisément extractible.
C'est donc au village que la bauxite doit son nom. Jusqu'en
1939, la France restera le plus gros producteur de Bauxite.
Il faudra toutefois attendre les lendemains de la seconde
guerre mondiale pour que les Baux-de-Provence entament leur
vocation touristique internationale. En 1946, les Baux ne
comptaient plus que 151 habitants. Raymond Thuillier, créa
"l'Oustau
de Baumanière" en 1947, au Baux-de-Provence. Le cadre
enchanteur de ce mas accolé au rocher, la cuisine
réputée du chef (1 étoile Michelin
en 1948, 2 étoiles Michelin en 1951, puis 3 étoiles
en 1954, à nouveau 2 étoiles actuellement)
attirèrent des célébrités du
monde entier ce qui contribua notablement à la renommée
des Baux-de-Provence. Raymond Thuiller fut maire des Baux-de-Provence
de 1971 à 1993. De nos jours, c'est son petit-fils qui tient
les rennes de l'Oustau de Baumanière. Dans les années
60, Jean Cocteau tourna son film «Le Testament d'Orphée
» dans les carrières. En 1966, André Malraux inscrit
l'ensemble de la commune sous la protection du Ministère
de la Culture et de l'Environnement. S'engagèrent
alors d'importants travaux de rénovation qui donnèrent
une nouvelle renaissance aux lieux, ce qui leur vaudra leur
classement parmi "Les Plus Beaux Villages de France", en
1998. De nos jours, les Baux comptent un peu plus de 400
habitants, et les immenses murs de roche des carrières
sont le lieu de projections numériques
artistiques, dont la première manifestation eut pour
sujet "Gauguin, Van Gogh, les peintres de la couleur".
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